11 octobre 2012

 

 

 




                                                              

 

 

Tout comme dans l’ensemble de la France, la Drôme s’est dotée, à compter de 1835, de plaques de cocher, (photo ci-dessous). Ceci fait suite, entre autres, aux deux circulaires des 5 novembre 1833 et 15 avril 1835 (Annexes 1 et 2)

 

 

Cependant, à partir de 1859, notre département s’est distingué en innovant dans les formes et dans les textes : J’ai trouvé dans les archives de la mairie de Puy-Saint-Martin, où je suis élu municipal, des précisions importantes concernant les « plaques de chemin », qui sont, tout comme les « plaques d’identité communale », une spécificité drômoise.

Il s’agit de nombreux recueils d’actes administratifs reliés, édités par la préfecture de la Drôme. Il y a une centaine de volumes, tous en bon état ; ils couvrent approximativement la période qui va de 1810 à 1940, avec quelques manques bien regrettables. Manifestement chaque commune devait avoir les mêmes…

J’ai longtemps cherché, aux Archives Départementales de la Drome, des documents me permettant de dater les diverses plaques de cocher, de chemin et d’identité communale… Je les avais au-dessus de ma tète chaque fois que je venais à la mairie, soit 10 ou 15 fois par semaine… Mais je l’ignorais, je n’avais pas eu la curiosité de regarder de prés ces livres, dont je connaissais cependant l’existence.

Voilà donc deux trouvailles intéressantes (en annexe 3 et 4) qui viennent parfaire et confirmer les renseignements, que j’avais fini par dénicher aux Archives Départementales.

 

Le premier document (Annexe 3, (6 pages)) est la circulaire datée du 5 décembre 1859, que le Préfet fait parvenir aux Maires du département pour leur annoncer qu’il va faire mettre des poteaux indicateurs sur les routes et sur les embranchements des chemins. Ce document est suivi de l’arrêté du 22 novembre 1859 qui officialise cette opération. Ce travail, confié au Sieur Colombet de Chabeuil, a été commencé au milieu de l’année 61 et terminé au milieu de 65. Il a porté sur 1274 plaques. Les établissements BOUILLIANT et Cie, fondeur de fonte, sis au 62 rue de Ménilmontant à Paris, ont fourni les plaques au poseur.

Les plaques étaient en fonte, avec les lettres en relief.

Quant aux poteaux indicateurs, il s’agissait de poteaux en bois, avec ce que j’ai baptisé « les plaques de chemin en drapeau » il y en a eu 377 avec plaque simple, et 320 avec plaque double. Dans le même temps, en zone urbaine, on a profité des supports que constituaient les bâtiments (de préférence publics, mais privés aussi) pour fixer des plaques rectangulaires directement sur les murs, il y en a eu 257 (Voir les 5 premières photos ci dessous (Mes clichés et Archives Départementales))

 

 

 

 

Ci-dessus une plaque sur poteau, « plaque de chemin en drapeau » qui indique une direction mais pas les distances, et qu’on pouvait trouver accolée à une autre, indiquant un autre village, dans une autre direction.

 

 

    

Ci-dessus une plaque murale, avec les mêmes prérogatives. .

 

 

 

 

       

 

Dessins types de 1861 établis par l’agent voyer en chef de la Drôme. 

 

 

 

   

 

Un ordre de service, pour une commune donnée.

 

 

 

 

 

L’état récapitulatif des plaques posées, établi par le sieur Colombet, avec le coût.

 

 

 

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Le second document (Annexe 4 (3 pages)) est l’arrêté préfectoral du 17 avril 1861, qui annonce et définit la pose des plaques d’identité communale dans chaque village. Ce travail, confié aux Sieurs Longueville et Cie de Valence, a été commencé au milieu de l’année 61 et terminé au milieu de 62. Il en a été posé une par commune soit 360. Le fournisseur est aussi la fonderie Bouilliant, comme pour les plaques décrites ci-dessus. (Photo ci-dessous, © moi)

Cette opération fait suite à la circulaire du 19 aout 1859 (Annexe 5). La Drôme est le seul département français (avec la Sarthe) à avoir donné suite à cette circulaire. La forme donnée à ces plaques dans notre département est très originale et unique en France.

 

 

 Ci-dessus, plaque d’identité communale avec les noms de : (du haut vers le bas)

 le département – la ville – le chef-lieu de canton – le chef-lieu d’arrondissement (sous-préfecture) – le chef-lieu de département (préfecture)

 

 

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A ce jour : 18 juin 2015, où (ayant acquis la certitude que le fondeur des plaques d’identité communale est bien Bouilliant) je remets à jour ce texte qui date d’octobre 2012 ; je constate que sur les 1274 plaques de chemin posées à l’époque, il en reste moins de 100. J’ai visité 278 villages sur les 369 que compte le département et j’ai trouvé à peine à 71 plaques.

Concernant les plaques d’identité communale, sur les 360 qui ont été installées (une par village), j’en ai trouvé 176.

Je crois que mon travail n’aura pas été inutile, j’ai éveillé un certain intérêt pour ces plaques et elles commencent à être considérées à leur juste valeur patrimoniale.

 

 

 

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Annexe 1 (BNF via Gallica)

 

 

 

Annexe 2 (BNF via Gallica)

 

 

 

Annexe 3 (Archives municipales de Puy-Saint-Martin)

 

 

  

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

Annexe 4 (Archives municipales de Puy-Saint-Martin)

 

 

 

 

  

 

 

  

 

 

Annexe 5 (BNF via Gallica)